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RETOUR AU TRAVAIL EN PRESENTIEL : ASSURER LA SÉCURITÉ ET LA SANTÉ DES SALARIÉS

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Avec le déconfinement, les salariés français en télétravail ou en chômage partiel ont repris progressivement le chemin de l’entreprise pour travailler en présentiel.

Dernières annonces du gouvernement, dispositifs d’aides, mesures exceptionnelles, conjoncture économique… retrouvez ici plusieurs informations importantes pour les entreprises et employeurs pendant la crise liée à l’épidémie et pour accompagner la reprise. 

Ainsi, comment va se passer ce retour au travail ?

PROTOCOLE NATIONAL POUR LES ENTREPRISES

La reprise de l’activité en présentiel est essentielle pour éviter l’effondrement de notre économie. Mais cette reprise doit se faire dans le respect de la protection de la santé des salariés.

Ainsi, le ministère du Travail a publié un protocole national de déconfinement pour aider et accompagner les entreprises et les associations à reprendre leur activité en présentiel tout en assurant la protection de la santé de leurs salariés grâce à des règles universelles.

Ce protocole est divisé en 7 parties :
• recommandations en termes de jauge par espace ouvert ;
• gestion des flux ;
• équipements de protection individuelle ;
• tests de dépistage ;
• protocole de prise en charge d’une personne symptomatique et de ses contacts rapprochés ;
• prise de température ;
• nettoyage et désinfection des locaux.

Muriel Pénicaud, ministre du Travail « Nous devons accompagner toutes les entreprises pour que l’activité en présentiel reprenne dans des conditions garantissant la santé et la sécurité des salariés. C’est une condition nécessaire au retour au travail à partir du 11 mai même si le télétravail doit rester la norme pour toutes les activités qui le permettent pour les prochaines semaines  ».

INFORMATIONS AUX ENTREPRISES

Déconfinement : et maintenant, ça se précise

Le gouvernement n’en finit plus de dévoiler son jeu sur le déconfinement. Il a officialisé les futures jauges applicables à chacune des étapes de réouverture, prévues d’ici au 30 juin.

L'industrie en petite forme

La production industrielle joue toujours au yoyo. En mars, elle est (légèrement) repartie de l’avant dans le domaine manufacturier (+0,4 % en un mois), comme dans l’ensemble du secteur secondaire (+0,8 %), selon l’Insee. Le rebond est à peine plus solide sur l’ensemble du premier trimestre (+1,7 % sur un an, dans les deux cas), alors qu’à la même période, en 2020, le premier confinement avait nettement ralenti la cadence dans les usines. Ce qui n’empêche pas certaines activités de faire encore moins bien que l’an dernier, à l’image de l’industrie des transports, hors automobile, en chute de 20,9 %.

Relocalisation 2021 : 36 lauréats et des surprises

La relocalisation, acte II. Après avoir financé 273 projets l’an dernier, l’Etat a dévoilé le nom des 36 premiers lauréats de l’édition 2021 de son appel à projets dédiés aux secteurs industriels stratégiques. Les entreprises sélectionnées se partageront 77 millions d’euros de subventions et devraient en investir, au total, 310 millions sur le territoire. Comme souvent, l’Auvergne Rhône-Alpes est la région la plus représentée. L’électronique et la santé représentent les deux tiers de cette promotion. Laquelle réserve aussi quelques surprises, à l’image de Nokia, de nouveau soutenu malgré son récent plan social, ou de l’avionneur Airbus retenu, lui, pour construire… des respirateurs artificiels pour les hôpitaux !

Qui dit déconfinement de l’économie, dit aussi débranchement des aides publiques. Pour l’activité partielle, le gouvernement a précisé le calendrier et les taux envisagés pour la hausse du reste à charge des employeurs. Pour le fonds de solidarité, tout juste ouvert au titre du mois d’avril, le maintien du dispositif jusqu’en août inclus est, lui, confirmé

Le crédit de cotisation prolongé

Il n’y a pas que le chômage partiel et le fonds de solidarité qui devraient survivre au déconfinement de mai. L’aide au paiement des charges sociales aussi. « Nous maintiendrons une prise en charge [des cotisations salariales], à un taux qui n’est pas encore décidé, sur les mois de juin, juillet et août, pour inciter les restaurateurs, les hôteliers, le monde de la culture et du sport, à embaucher », a expliqué le ministre de l’Economie Bruno Le Maire, sur France Info. Créé il y a un an, ce crédit de cotisation se monte actuellement à 20 %.

L'emploi salarié se relance

Le secteur privé est parvenu à créer des emplois salariés au premier trimestre. Y compris dans l’industrie. Malgré la troisième vague épidémique et le durcissement des restrictions sanitaires.

L'assouplissement du télétravail en pratique

Et le télétravail dans tout ça ? Un “assouplissement” était prévu dès le 9 juin. La ministre du Travail a précisé, au cours du printemps, ce que cela signifiait concrètement : « La direction et les représentants de salariés pourront définir, dans le dialogue social, au sein de chaque entreprise, un nombre minimum de jours de télétravail », a indiqué Elisabeth Borne, à l’Assemblée nationale.

DÉCONFINEMENT : COMMENT 7 ENTREPRISES PRÉPARENT LE RETOUR AU BUREAU EN PRESENTIEL DE LEURS SALARIÉS

Revoir les trajets domicile-travail

C’est le casse-tête numéro un, en région comme à Paris, pour les salariés qui prennent les transports en commun pour leur trajet domicile-travail. Tout ne repartira pas comme avant et sûrement pas dès le 11 mai. Les entreprises de transport – trains, bus, trams et métros –  se préparent à l’après-confinement en tentant d’assurer la “nécessaire” sécurité des voyageurs en toute sérénité.

L’alternative vélo :

Une nouvelle ère pour les cyclistes ? La maire de Paris, Anne Hidalgo, envisage de réserver des rues entières aux cyclistes afin d’offrir une alternative aux Franciliens qui ne souhaiteraient pas reprendre les transports en commun. En effet, même si on s’achemine vers un probable port du masque obligatoire dans les métros et autres RER, ce passage dans les rames restent une question épineuse du déconfinement à venir.

Taxis tous frais payés :

Comme il avait commencé à le faire au tout début de la crise, Didier Zeitoun, PDG de Magellan Partners (conseil en management) demande à ses salariés qui reprendront le chemin du bureau de se déplacer en taxi. Les frais seront pris en charge par l’entreprise.

Prendre sa température

Beaucoup d’entreprises se sont équipées de thermomètres afin de prendre la température de leurs collaborateurs qui viendraient travailler sur site.

Thermomètre :

Chez Paris Fashion Shops, une marketplace pour petits commerçants, chacun des 32 collaborateurs sera ainsi invité à prendre sa température deux fois par jour. La matin en arrivant et en début d’après-midi. « Au-dessus de 37°C, nous inviterons le salarié à se mettre en pause un ou deux jours, ou à refaire du télétravail. Ma priorité est la sécurité de tous », explique Jacky Z. Chang, le fondateur de la boite et membre du réseau de chefs d’entreprise CroissancePlus.

Attestation sur l’honneur :

En parallèle de la prise de température, des sociétés comme le Groupe Roset, éditeur, fabricant et distributeur de mobilier et d’accessoires en France, qui a rouvert ses sites de production, donne la possibilité à ses salariés de remplir une attestation sur l’honneur de prise de leur température avant de venir bosser.

Se plier aux roulements des équipes

Parce que les locaux ne sont pas extensibles et que certains collaborateurs devront encore garder leurs enfants quelques semaines, ou ont tout simplement peur de sortir de chez eux, les entreprises envisagent un déconfinement progressif de leurs troupes.

Roulement en 2×8 :

Magellan Partners étudie un système de roulement de 2 équipes. Pendant que l’une est en télétravail, l’autre bosse sur site. Même son de cloche chez Wonderbox. Enfin, pas avant fin juin. « Grâce aux grèves de décembre dernier, on était très bien préparés au home office. Donc on continue comme ça pour les deux mois à venir. Ensuite, on alternera les équipes sur site et en télétravail », confirme Fabrice Lépine, le DG.

Roulement en 3×8 :

Frédéric Paulet, CEO de Lamarck Group, cabinet de conseil spécialisé auprès des institutions financières, a opté pour 3 groupes de collaborateurs (effectif de 140 personnes) qui se relaieront une à trois fois par semaine au bureau et en télétravail.

Equipements de protection, gestes barrières et mesures de distanciation :

Le masque, les gants, sans oublier des fioles de gel hydro alcoolique et les lingettes… voilà sans doute les must have des mois à venir dans la plupart des entreprises françaises. Toutes les sociétés que nous avons interrogées en sont en tout cas équipées pour assurer la protection de leurs salariés.

A cela s’ajoute évidemment le lavage de mains réguliers et les mesures de distanciation sociale pas toujours évidentes à mettre en place. Pour contourner le problème d’un couloir trop étroit pour se croiser à 1 m / 1,50 m de distance, un manager nous racontait avoir mis en place un plan de circulation dans ce couloir. Priorité aux entrants !

Espacer les bureaux

Après la chasse au mètres carrés, les entreprises doivent désormais redonner de l’air à leurs salariés afin de respecter les mesures de distanciation sociale requises par les autorités. Le travail des équipes en roulement va permettre de laisser vacant un poste sur deux ou trois.

Deux mètres entre chaque bureau

 « On va réorganiser les espaces de travail afin de laisser deux mètres entre chaque bureau. On va aussi aérer davantage, voire adapter les horaires de travail afin que les salariés se croisent le moins souvent possible », illustre Didier Zeitoun de Magellan Partners.

Plexiglas

Paris Fashion Shops a beau disposer de 600 m2 de locaux pour 32 salariés, le dirigeant a fait installer des plaques de plexiglas devant chaque bureau.

Stores transparents

Dans le réseau de franchise Repar’stores, c’est un store transparent installé au plafond qui va servir de séparation entre les collaborateurs.

Les nouvelles règles du flex office

Le flex office devrait pour sa part perdre du terrain. En tout cas, s’il doit perdurer dans certains open space, ce sera aux collaborateurs sortants de faire place nette pour le suivant. Ce dernier pourra toujours passer un coup de lingette sur le poste de travail avant de s’installer. Jamais trop prudent.

Nettoyage plus fréquent des locaux

Les locaux seront également nettoyés plus souvent au cours de la journée. Toutes les deux heures des points de contacts (poignées, interrupteurs…) chez Eko Klean by Artupox. « Et évidemment, pas question de se prêter un stylo ou son téléphone entre collègues », ajoute Chrystele Gimaret, dirigeante de cette entreprise de nettoyage écologique également membre de CroissancePlus.

Aide au déconfinement psychologique

On le voit à l’approche du déconfinement, certains salariés appréhendent de reprendre le chemin du travail. Angoisse des transports, peur de la maladie, des autres… peu importe leurs raisons. Face à cela, les entreprises se préparent également.

Plateforme d’écoute psychologique :

« Dans l’IT, le droit de retrait n’est pas possible, nous allons donc activer un support psychologique afin de permettre aux salariés concernés d’échanger sur le sujet. Et puis nous ferons du cas par cas », insiste-t-on chez Magellan Partners.

Lire aussi >> Confinement : le soutien psychologique aux télétravailleurs fait son apparition

Séance de sophrologie :

Chez Lamarck Group, ceux qui ne reviendront pas de suite sur site, seront toujours invités à participer à toutes les réunions afin de garder le contact. En attendant, tout le monde peut participer aux 2 séances hebdomadaires de sophrologie mises en place par l’entreprise.

Télétravail à la demande :

Enfin, d’autres employeurs déclarent que ceux qui ne souhaiteraient pas revenir de suite au bureau pourront continuer à faire du télétravail. Pour les collaborateurs non éligibles au télétravail, la question reste en suspens.

Sources : Ministère de l’emploi, du travail et de l’insertion – Le Journal des Entreprises – Cadremploi – Welcometothejungle